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FICHE Pédagogique Primaire
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Les transports

Un échangeur autoroutier près du port de Yokohama au Japon
Un échangeur autoroutier près du port de Yokohama au Japon © Yann Arthus-Bertrand

Que ce soit en France ou dans le monde, les transports motorisés voient leurs émissions de gaz à effet de serre progresser chaque année. Tous quasiment fonctionnent encore au pétrole, rejetant des tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Il est urgent de nous déplacer autrement.

Un secteur très émetteur de gaz à effet de serre

Les transports occupent une place essentielle dans notre société. Pour beaucoup d’entre nous, se déplacer facilement et rapidement est synonyme de progrès, de liberté et de qualité de vie. Cette mobilité repose essentiellement sur le pétrole qui fait fonctionner plus de 95% des transports. Sur les plus de 2 milliards de tonnes de pétrole consommées chaque année par le secteur, 75% alimentent les transports terrestres, 10% le transport maritime (sous forme de fioul lourd) et un peu plus de 10% le transport aérien (sous forme de kérosène).

En 2018, les transports ont représenté un quart des émissions mondiales de CO2 liées à la combustion des énergies fossiles. C’est le secteur où la croissance des émissions est jugée la plus forte (+2% par an). Si les émissions des bateaux et des avions progressent chaque année, ce sont les transports routiers qui menacent le plus sérieusement le climat : voiture, camions, bus et deux-roues représentent près de trois quarts des émissions de CO2 du secteur.

Part des émissions de CO2 par type de transport dans le monde
Part des émissions de CO2 par type de transport dans le monde © AIE

L’avion est souvent considéré comme le moyen de transport qui émet le plus de CO2, mais il ne faut pas sous-estimer les voitures. En effet, sur un petit trajet, entre deux villes françaises par exemple, un automobiliste roulant seul dans sa voiture pollue plus que s’il avait pris l’avion ! Voici les émissions de gaz à effet de serre pour chaque moyen de transport :

Emissions par personne
Infographie GoodPlanet, réalisée à partir des chiffres de l’Ademe

Une rapide histoire des transports

Pendant des milliers d’années, l’homme a fait appel pour se déplacer ou transporter des marchandises à la force humaine ou animale, aidée parfois du vent ou des courants. Mais l’invention de la machine à vapeur, brevetée en 1784, a marqué le début de la révolution des transports, alimentée par le charbon, puis par le pétrole.

Fin 18e siècle apparaissent les premiers bateaux à vapeur. En 1803, l’Angleterre inaugure sa première locomotive à vapeur puis, en 1863, son premier métro souterrain. Au cours du 19e siècle, les chevaux, meilleurs amis de l’homme depuis l’Antiquité, disparaissent progressivement des routes au profit des voitures. En 1903, des Américains font voler le premier avion à moteur, tandis qu’en 1908, Henry Ford commercialise la première Ford T, une automobile simple, robuste et peu coûteuse. Débute alors l’âge d’or de la voiture individuelle : de 10 millions d’automobiles en 1920, on est passé à 1,2 milliards en 2018.

Des voitures compressées dans une casse automobile
Des voitures compressées dans une casse automobile © Yann Arthus-Bertrand

En France 

Le transport est le secteur qui émet le plus de gaz à effet de serre en France. En 2018, il a représenté 31% des émissions. Elles ont augmenté de 10% entre 1990 et 2018. La faute à l’augmentation du trafic routier : en effet, les Français se déplacent de plus en plus et leur moyen de transport favori reste la voiture. Le pays compte aujourd’hui 40 millions d’automobiles.

Répartition des modes de déplacement
© ADEME

Le transport des marchandises par la route est lui aussi une cause importante de pollution. La France a du mal à changer ses habitudes : 88% des marchandises sont toujours transportées par la route, contre 10% seulement par train et 2% par bateau.

LA QUESTION DE SUNNY

Comment je fais pour savoir quel moyen de transport est le moins polluant ?

Pour savoir quel mode de transport émet le moins de gaz à effet de serre pour un trajet précis, tu peux te rendre sur des calculateurs de CO2 comme Mobility-Impact ou GoodPlanet pour des trajets en France ou dans le monde. A Paris, le site de la RATP compare les émissions des transports en commun avec celles d’une voiture.

Le transport routier

De 1,2 milliards aujourd’hui, le nombre de voitures dans le monde devrait atteindre 2 milliards en 2040 ! Si les voitures électriques sont de plus en plus nombreuses – il y en avait 5 millions en 2018 – elles ne représentent encore que 0,4% du parc automobile mondial ! Le chemin est encore long. Et puis, les voitures électriques n’ont pas que des avantages.

On fabrique aujourd’hui des véhicules bien moins polluants qu’avant. Pourtant, les émissions augmentent car le nombre de voitures, leur puissance, leur taille et l’usage de la climatisation augmentent.

Concernant les camions, les nouvelles ne sont pas meilleures. En effet, le transport de marchandise par la route ne cesse de croître, en raison de l’essor phénoménal du commerce en ligne et des livraisons express.

Flotte de poids-lourds au Japon © Yann Arthus-Bertrand
Flotte de poids-lourds au Japon © Yann Arthus-Bertrand

Le train et les transports collectifs urbains

Les transports ferroviaires sont les plus économes en énergie : ils représentent 8% du transport de voyageurs dans le monde et 7% du transport de marchandises, mais seulement 2% de l’énergie consommée par les transports.

Malheureusement, en France, la longueur totale des lignes ferroviaires exploitées a diminué de 11,6% en 20 ans. De nombreuses gares ont fermé, et de moins en moins de petites villes sont desservies par le train. Le bus, lui, gagne du terrain. Depuis 2011, il progresse de 14% par an.

Le bateau

Le transport maritime achemine 90% des marchandises dans le monde. Un marché gigantesque porté par des navires gigantesques. Les plus grands porte-conteneurs peuvent ainsi transporter jusqu’à 20.000 boîtes, soit l’équivalent de 10.000 camions. Quant aux paquebots de croisière, leur hauteur dépasse souvent celle d’un immeuble de 20 étages!

Le problème avec les bateaux, qu’ils soient de pêche, de croisière ou de commerce, c’est qu’ils utilisent l’un des carburants les plus sales au monde : le fioul lourd, un dérivé du pétrole peu raffiné, peu cher, qui contient jusqu’à 3 500 fois plus de soufre que celui utilisé par les voitures ou les camions diesel. Un bateau de croisière à quai peut ainsi produire autant de soufre, nocif pour l’homme, qu’un million de voitures !

Côté gaz à effet de serre, le transport maritime a représenté 3% des émissions mondiales en 2018. Au vu de l’évolution du commerce maritime et des croisières, elles pourraient atteindre 17% en 2050.

Porte-conteneurs dans un port du Japon. Le trafic maritime, très polluant, croît d’année en année. © Yann Arthus-Bertrand
Porte-conteneurs dans un port du Japon. Le trafic maritime, très polluant, croît d’année en année. © Yann Arthus-Bertrand

L’avion

En 2019, le transport aérien représente près de 3% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. On émet autant de CO2, soit 1 tonne, pour un aller-retour Paris-New York à 2 personnes, que pour chauffer un logement durant un an.

Sur des vols intérieurs, l’avion émet jusqu’à 60 fois plus de CO2 que le train. Le décollage et l’atterrissage sont une source importante d’émissions : donc plus le vol est court, plus on consomme de carburant en comparaison avec la distance parcourue.

LE SAVIEZ-VOUS ?

La voiture est parfois encore plus polluante que l’avion.

Alors que, selon l’ADEME, un automobiliste français, seul dans sa voiture, émet 172 g de CO2 à chaque kilomètre parcouru, le passager d’un vol Paris-Marseille (660 km) en rejette lui 132 g, soit un quart de moins ! En avion, les émissions sont partagées entre les différents passagers. Plus il est plein, plus les émissions par passager diminuent. En voiture, augmenter le nombre de passagers est également un moyen de réduire ses émissions par personne.

En 1950, 30 millions de passagers ont pris l’avion. En 2018, ils étaient 4,3 milliards. C’est le mode de transport qui voit ses émissions de CO2 augmenter le plus rapidement : elles doublent tous les dix ans. Le réel problème, c’est qu’avec l’avion, il est devenu presque banal de parcourir 2 000 km pour seulement quelques jours de vacances. Malgré la hausse du prix du pétrole, voyager en avion demeure très bon marché. Ce développement de l’avion s’explique notamment par l’absence de taxe sur kérosène.

Le système des compensations carbone consiste pour un passager à compenser les émissions polluantes provoquées par son voyage en finançant en contrepartie des projets écologiques comme planter un arbre ou financer les énergies renouvelables. Certains estiment que ce système est discutable car il accorde en fait aux compagnies un droit à polluer.

Aire de stationnement pour avions à Davis Monthan Airfield, Etats-Unis (Arizona) © Yann Arthus-Bertrand
Aire de stationnement pour avions à Davis Monthan Airfield, Etats-Unis (Arizona) © Yann Arthus-Bertrand

Pour protester contre le développement du transport aérien et son impact sur la planète est né en Suède un mouvement baptisé flygskam – en français : « la honte de prendre l’avion » – qui appelle à ne plus voler. Ce mouvement s’est fait connaître sur les réseaux sociaux, créant une prise de conscience mondiale. Face aux critiques de plus en plus vives, le gouvernement français a d’ailleurs décidé en 2019 de mettre en place une taxe de 1,50 à 18 euros sur les billets d’avion à partir de 2020 pour tous les vols au départ de la France.

ES-TU UN ENERGÉNIE ? DEUX QUESTIONS POUR LE SAVOIR :

C’est quoi le mouvement flygskam ?

C’est un mouvement né en Suède en 2018 qui appelle à ne plus prendre l’avion, en raison de ses émissions importantes de gaz à effet de serre et de son impact sur le climat. Flygskam signifie en français : « la honte de prendre l’avion ».

Quel est le transport le moins émetteur de CO2 ?

Il y a deux réponses possibles. Le transport motorisé le moins polluant, c’est le train grande vitesse, comme le TGV, car il transporte beaucoup de passagers et émet très peu de gaz à effet de serre. Mais si on parle de tous les moyens de transport, eh bien, ce sont la marche et le vélo qui sont bien sûr les gagnants : ils émettent zéro gramme de CO!

SUR CE SUJET, VOIR AUSSI LES FICHES

  • Le pétrole
  • Comment réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre ?
  • DÉBAT : Automobile: peut-on passer au tout électrique ?
  • DÉBAT : Pour ou contre les biocarburants ?
  • POSTER : Se déplacer en émettant moins de CO2

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