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Le nucléaire est-il la solution aux énergies fossiles ?

Mine d'uranium dans le parc national de Kakadu, en Australie © Yann Arthus-Bertrand
Mine d'uranium dans le parc national de Kakadu, en Australie © Yann Arthus-Bertrand

L’énergie nucléaire émet très peu de CO2. Comme les énergies renouvelables, elle peut donc contribuer à la lutte contre le changement climatique. Le problème est qu’elle présente des risques importants, comme les accidents nucléaires et l’impossible gestion des déchets radioactifs.

Les centrales nucléaires n’émettent pas de gaz à effet de serre

Avec 58 réacteurs nucléaires répartis dans 19 centrales, la France est le pays le plus nucléarisé au monde, par rapport au nombre d’habitants : 72% de notre électricité est produite à partir d’uranium, contre 10% à l’échelle mondiale. Un atout incontestable pour limiter le changement climatique. En effet, l’énergie nucléaire n’émet pas de gaz à effet de serre, à l’image des énergies renouvelables. Un énorme avantage au regard du charbon et du gaz naturel, sources de plus de 60% de l’électricité mondiale, et dont la combustion émet du CO2, principal responsable du changement climatique.

Étonnamment, peu de Français savent que le nucléaire n’est pas un ennemi du climat. Un sondage IPSOS réalisé chaque année par EDF montre en effet qu’en 2017, 78% des personnes interrogées pensaient que les centrales nucléaires contribuaient un peu (34%) ou beaucoup (44%) à l’effet de serre. Les jeunes sont les moins bien informés.

Sondage IPSOS pour EDF réalisé en France en 2017 sur un échantillon de 1 389 personnes © EDF

Le nucléaire n’est toutefois pas totalement neutre en carbone car il faut aussi prendre en compte toute l’énergie consommée – et donc le CO2 libéré – pour creuser les mines d’uranium, transporter le minerai jusqu’aux centrales, l’enrichir, le retraiter, mais aussi pour construire les centrales, puis les démanteler. Tout compte fait, une centrale nucléaire émet, selon les estimations, entre 10 et 60 grammes de gaz carbonique pour 1 kilowattheure (kWh) d’électricité produit, soit l’équivalent des énergies renouvelables (10 g pour l’éolien et l’hydraulique, 55 g pour le photovoltaïque), et beaucoup moins que le charbon (1 kg), le fioul (700 g) ou le gaz naturel (400 g).

Comparé aux énergies éolienne et solaire, le nucléaire a d’autres avantages : il a un fort potentiel de production électrique. Ainsi, un seul réacteur nucléaire peut fournir autant d’électricité qu’un millier d’éoliennes. Par ailleurs, alors que le vent et le soleil sont intermittents, l’énergie nucléaire est disponible à tout moment du jour et de la nuit. En outre, la technologie nucléaire ne nécessite pas autant de matériaux, ni de métaux rares, que les éoliennes et les panneaux photovoltaïques.

Ces avantages ont beau être fort séduisants, ils ne font pas tout. Car le nucléaire a aussi d’énormes inconvénients et présente de graves dangers pour l’homme et l’environnement.

Le nucléaire, responsable d’accidents dramatiques

Une première alerte a lieu en mars 1979 aux Etats-Unis. Un réacteur entre alors en fusion à Three Mile Island, mais l’enceinte de confinement tient bon. Bien qu’il n’y ait aucune victime, les Américains sentent qu’ils sont passés à un cheveu de la catastrophe ; ils gèlent toute construction de centrale durant plus de 30 ans.

Le 26 avril 1986, dans l’ancienne république soviétique d’Ukraine, à la suite d’erreurs humaines et de défauts de conception, le réacteur numéro 4 de la centrale de Tchernobyl explose, faisant voler en éclats la dalle de béton qui le protège. Toute la région, et une partie de l’Europe, sont contaminées par les rejets radioactifs, 250 000 personnes évacuées. Entre 500 000 et un million de « liquidateurs » se relaient sur le site pour contenir la radioactivité mais sans véritable protection. Des milliers en seraient morts. Plus de 30 ans après, une zone d’exclusion reste interdite dans un rayon de 30 km autour de la centrale.

Au loin, les restes de la centrale nucléaire de Tchernobyl (Ukraine). Au premier plan, la ville abandonnée depuis plus de 30 ans © Yann Arthus-Bertrand

A Fukushima, l’accident a été provoqué par une catastrophe naturelle. Le 11 mars 2011, un séisme de magnitude 9 engendre un tsunami qui déferle sur le Japon, faisant 20 000 morts. Dans la centrale nucléaire de Fukushima, des capteurs sismiques stoppent automatiquement les trois réacteurs en service, mais la vague, haute de 15 mètres alors que la centrale était prévue pour résister à une submersion de 5,70 mètres, endommage le système de refroidissement des réacteurs. Dans les jours qui suivent, les réacteurs explosent, provoquant des fuites radioactives. Les habitants sont évacués dans un rayon de 20 km.

Alors que le tsunami a tué quasi-instantanément des milliers de Japonais, personne n’est mort autour de la centrale au moment de l’accident nucléaire. Les radiations sont responsables chez les personnes exposées de graves maladies qui se déclenchent plus tard, comme des cancers ou des malformations chez les futurs nouveau-nés.

Des incidents fréquents, et souvent minimisés

Après Fukushima, il a bien fallu admettre qu’une catastrophe nucléaire, écologique et humaine, était possible y compris dans un pays aussi avancé technologiquement que le Japon. D’ailleurs, les accidents sont beaucoup plus fréquents qu’on ne le croie. Ils sont classés selon 8 niveaux de gravité, sur une échelle allant de 0 à 7. En France, surviennent chaque année plusieurs centaines d’incidents de niveau 0, 1 ou 2. Certains ont été classés au niveau 3 et même deux au niveau 4, en 1969 et 1980, en raison de dysfonctionnements à la centrale de Saint-Laurent des Eaux. Au niveau 4, on ne parle plus d’ « incident », mais bien d’ « accident », avec un rejet radioactif à l’extérieur de la centrale.

Les gouvernements rechignent à médiatiser les dysfonctionnements et ont tendance à minimiser les risques encourus. Ainsi, dans les jours suivant la catastrophe de Tchernobyl, les autorités françaises ont assuré que le nuage radioactif provenant de la centrale s’était miraculeusement arrêté à la frontière française. Plus de trente ans après, la contamination radioactive de Tchernobyl reste pourtant mesurable dans l’est de la France : dans les sols et certains produits naturels comme les champignons de forêt. En France, le lobby nucléaire est particulièrement puissant car cette technologie représente une filière industrielle et des milliers d’emplois.

Des centrales vieillissantes, un personnel de moins en moins qualifié

Une centrale nucléaire est contrôlée tous les 10 ans par l’ASN. Le contrôle des 40 ans est un examen plus approfondi qui doit décider sir la centrale peut continuer à fonctionner en dépit de son grand âge © ASN

Le risque d’accident est renforcé par le vieillissement de réacteurs nucléaires. Sur les 58 réacteurs français en service en 2019, 34 installations, d’une puissance de 900 mégawatts (MW), ont été mises en service entre 1978 et 1988, les 24 autres, plus puissantes (1 300 à 1 450 MW), l’ont été entre 1985 et 2002. En France, c’est l’Autorité de Sûreté nucléaire (ASN), une autorité administrative indépendante, qui contrôle les centrales lors d’examens programmés tous les dix ans, les visites décennales. Théoriquement, la durée de vie d’un réacteur est fixée à 40 ans, mais EDF, qui gère les centrales, souhaiterait la prolonger jusqu’à 60 ans. Si cela devait être le cas, cela nécessiterait un réexamen à 50 ans, accompagné d’un renforcement de la sûreté. Lors des visites décennales, la cuve du réacteur fait l’objet de contrôles très poussés. Certaines, fissurées, ont déjà été réparées, mais tiendront-elles 60 ans ?

Un problème important en France est la perte de compétence en matière nucléaire. En effet, EDF gère directement le fonctionnement de ses centrales, mais en sous-traite l’entretien. Un principe simple s’applique dans l’industrie nucléaire : dès qu’un travailleur a reçu la dose limite de radioactivité admise, il doit être remplacé et ne peut plus travailler dans la centrale. Les sous-traitants qu’on change régulièrement sont donc bien utiles. Il y a parfois jusqu’à 7 niveaux de sous-traitance. Cela signifie qu’EDF délègue une tache à une 2e entreprise, qui la délègue à une 3e qui elle-même la délègue à une 4e et ainsi de suite. Souvent mal formés, ces sous-traitants sont à l’origine de la plupart des incidents recensés par l’ASN. En outre, le secteur manque de soudeurs et de plombiers spécialisés : l’entretien des centrales pourrait bien devenir un problème sérieux. D’autant qu’avec le temps, les fournisseurs de pièces détachées ferment ou sont rachetés, faisant disparaître avec eux des pièces essentielles au fonctionnement des centrales.

LA QUESTION DE SUNNY

Les canicules ont-elles un impact sur le nucléaire ?

La plupart des centrales françaises sont refroidies grâce à un cours d’eau, souvent le Rhône et la Loire. La multiplication annoncée des canicules pourrait être problématique, car la température des cours d’eau risque de s’élever et leur niveau de s’abaisser. Dans certains endroits, il y a un risque que le débit ne soit plus suffisant et la température trop élevée pour refroidir correctement les réacteurs et permettre leur fonctionnement normal. En 2003, le fonctionnement d’un quart du parc nucléaire français avait dû être arrêté à cause de la canicule.

L’imprévu : inondations, séismes, terrorisme

Il y a bien sûr les erreurs humaines, mais les catastrophes naturelles peuvent arriver ailleurs qu’à Fukushima. Des dizaines d’autres réacteurs nucléaires ont ainsi été construits en zone sismique, comme en Californie ou en Iran. L’incident de la centrale du Blayais, survenu lors de la tempête de 1999, montre que la France n’est pas à l’abri d’un imprévu climatique : la centrale a alors été inondée, et certains de ses canaux de refroidissement bouchés par des algues. La température a monté dans le cœur du réacteur, entraînant un risque de fusion. Au point que les autorités se sont préparées à évacuer la ville. Classé seulement en niveau 2, cet incident aurait pu s’avérer bien plus grave.

Les centrales nucléaires peuvent aussi être exposées à des actes de malveillance ou de terrorisme. Il suffit de voler quelques kilos de plutonium pour fabriquer une bombe atomique et les anti-nucléaire ont montré à plusieurs reprises que certaines installations nucléaires étaient loin d’être sécurisées. En 2017, une vingtaine de militants de Greenpeace se sont introduits en moins de dix minutes dans la centrale de Cruas-Meysse en Ardèche : ils y ont fait brûler des fumigènes et sont parvenus à escalader une piscine de combustibles usagés, démontrant que ces piscines hautement radioactives étaient mal protégées. Les députés français eux-mêmes ont reconnu dans un rapport que nos centrales n’avaient pas été conçues pour résister à une attaque terroriste.

Plusieurs militants de Greenpeace escaladent une piscine de combustibles usagés à la centrale de Cruas-Meysse le 28 novembre 2017 en Ardèche. © Greenpeace

Les autres dangers du nucléaire, l’impossible gestion des déchets

L’explosion d’un réacteur n’est pas le seul risque à craindre. Il faut aussi compter avec les rejets dans l’environnement – l’air, l’eau ou les sols – de produits toxiques ou de substances hautement radioactives, par erreur ou par excès par rapport à la réglementation.

Le transport des matières radioactives représente lui aussi une menace pour l’environnement et les populations. Chaque année, plus de 8 000 tonnes de combustible usagé, réparties en 450 convois radioactifs, partent des centrales vers l’usine de retraitement de la Hague, par rail et par camions.

L’un des risques les plus difficiles à gérer au quotidien reste celui des déchets nucléaires pour lesquels il n’existe toujours pas de solution durable et sûre. Si une centrale fournit de l’électricité durant une quarantaine d’années, elle fournit des déchets ultimes pendant des milliers, voire des centaines de milliers d’années. Leur nocivité ne diminue qu’avec le temps.

Ces substances radioactives sont classées selon leur dangerosité. Les plus dangereuses sont les déchets à Haute activité et à vie longue (HA-VL). Ils représentent moins de 0,5% du volume total des déchets, mais sont responsables de 95% de la radioactivité. Ils sont coulés dans du verre en fusion et entreposés pendant 30 à 40 ans dans des conteneurs étanches en acier inoxydable. Il existe trois centres de stockage en France : deux dans le département de l’Aube et un dans la Manche à la Hague.

D’ici 2030, les autorités françaises envisagent d’entreposer les déchets HA-VL dans des galeries souterraines situées à 500 mètres de profondeur. S’il était confirmé, ce projet à 25 milliards d’euros baptisé Cigéo aurait lieu près du petit village de Bure, dans la Meuse. Les habitants et les militants écologistes y sont fortement opposés, car on ne sait pas comment réagira le sous-sol dans les siècles à venir. Ils alertent sur les risques d’incendie et de fuites radioactives, dénonçant un cadeau empoisonné aux générations futures.

Le démantèlement des centrales

Une fois fermée, une centrale laisse derrière elle des milliers de tonnes de matières radioactives : métal, béton, gravats… Quelque 120 centrales ont été arrêtées dans le monde mais seule une dizaine a été complètement démantelée. Il faut compter 20 à 30 ans pour démonter un réacteur, et un coût équivalent à celui de sa construction.

Si l’on prend l’exemple de la petite centrale bretonne de Brennilis dans le Finistère, arrêtée en 1985, son démantèlement sera achevé au plus tôt en 2038, soit plus de 50 ans après sa fermeture ! En 2005, la Cour des comptes avait estimé le coût de ces opérations à 482 millions d’euros, soit 20 fois plus qu’estimé initialement. Depuis des années, EDF a tendance à sous-évaluer ces sommes. Alors que le Royaume-Uni a budgétisé une centaine de milliards d’euros pour démanteler 35 réacteurs, la France en a prévu moins d’une vingtaine pour 58 réacteurs…

LE SAVIEZ-VOUS ?

Greenpeace est né il y a 50 ans pour dénoncer le nucléaire

Greenpeace est née en 1971 pour protester contre les essais nucléaires américains : une quinzaine de militants se rendent alors en Alaska, au cœur de la zone des essais, à bord d’un vieux chalutier. L’action fait sensation dans le monde entier et un an plus tard, les Etats-Unis annoncent la fin des essais nucléaires atmosphériques. En 1985 en Nouvelle-Zélande, les services secrets français coulent le Rainbow Warrior, un bateau de Greenpeace, causant la mort d’un photographe. L’ONG s’apprêtait à dénoncer les essais militaires français à Mururoa, en Polynésie française.

Le coût du nucléaire

D’ailleurs, c’est peut-être cette question du coût qui finira par trancher l’avenir de la filière nucléaire, du moins en France. Fin 2018, EDF affichait une dette faramineuse de 33 milliards d’euros. Entre les sommes colossales mobilisées pour l’amélioration de la sécurité, la gestion des déchets, le démantèlement des réacteurs ou encore l’EPR de Flamanville, l’énergie nucléaire va devenir de moins en moins compétitive. Cela a d’ailleurs déjà commencé.

Pendant longtemps, la France s’est targuée de pouvoir, grâce au nucléaire, offrir aux ménages une électricité extrêmement bon marché. Mais cela n’est plus le cas. En 2017, le kilowattheure (kWh) d’électricité coûtait 17 centimes en France, contre 8 centimes dix ans plus tôt. La France s’affiche désormais au 16e rang des pays les moins chers, sur 28 États membres.

Quant aux fameux EPR, cette 3e génération de réacteurs nucléaires, plus puissants et plus sûrs, développés par EDF, ils n’augurent pas d’un si bel avenir pour la filière. Initialement prévu pour entrer en fonction en 2012, le prototype de Flamanville accumule les retards : il sera achevé au mieux en 2022, le temps de faire face aux multiples défauts de fabrication qui ont fait exploser la facture à plus de 11 milliards d’euros au lieu des 3,5 milliards prévus initialement.

Au bout du compte, le coût du kWh produit par cet EPR sera deux fois plus élevé que celui provenant d’une centrale de 2e génération. Et cela alors qu’à l’inverse, le coût du kWh éolien ou solaire diminue chaque jour.

Les associations écologistes critiquent les retards, le coût exorbitant et la dangerosité du nouveau réacteur EPR d’EDF © Réseau Sortir du Nucléaire

Le nucléaire, garant d’une indépendance énergétique ?

L’argument de l’indépendance énergétique vis-à-vis de l’étranger a été beaucoup soulevé par le gouvernement français dans les années 1970 après les chocs pétroliers. A cette époque, la France exploitait son propre minerai d’uranium. Mais cet argument n’est plus vraiment valable. Car si la France a compté plus de 200 mines, notamment dans le Limousin, la dernière a fermé en 2001. Premier producteur d’uranium dans les années 1980, le pays en importe aujourd’hui la totalité, du Niger, du Kazakhstan, d’Australie ou encore du Canada. Or cette ressource n’est pas inépuisable. Comme le pétrole ou le gaz, elle existe dans la croûte terrestre en quantité limitée.

Si la France a le gros avantage, avec les entreprises EDF et Orano, de disposer à domicile de spécialistes du nucléaire, capables de fabriquer le combustible à partir d’uranium, de le retraiter une fois usagé et de construire des réacteurs, d’autres pays doivent eux solliciter des fournisseurs extérieurs, ce qui les place dans une dépendance absolue vis-à-vis de l’étranger. Pour ces États, le nucléaire est donc plutôt synonyme de dépendance énergétique.

Les 58 réacteurs nucléaires français exploités par EDF en 2019 © IRSN

Arrêter le nucléaire ?

Après Fukushima, de nombreux pays comme l’Allemagne, la Belgique ou la Suisse ont annoncé leur sortie du nucléaire, la France, elle, tergiverse car l’industrie nucléaire emploie des milliers de personnes, s’exporte bien à l’étranger et représente un atout stratégique et militaire incontestable. Alors que le gouvernement avait promis de réduire d’ici 2025 la part du nucléaire de 72 à 50% dans la production d’électricité, il a repoussé cet objectif à 2035.

Certains craignent que si la France sorte trop vite du nucléaire, elle ne manque d’électricité et ne mette au chômage des milliers de salariés. Mais c’est peu probable car la France exporte une bonne part de son électricité chez ses voisins : elle est en surproduction électrique depuis la naissance de son industrie nucléaire. Une étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) estime qu’en France, une électricité produite de 80 à 100% par les énergies renouvelables en 2050 est tout à fait crédible. Cela entraînerait une hausse du coût, qui serait compensée par une baisse de la consommation des Français. De même, les pertes d’emploi dans le nucléaire et les énergies fossiles seraient compensées par les créations dans les énergies renouvelables.

Avantages et inconvénients de l’énergie nucléaire

Les plus

  • Une énergie décarbonée, qui n’émet pas de gaz à effet de serre
  • Une production électrique beaucoup plus importante que les énergies renouvelables
  • Une énergie disponible à tout moment
  • Une technologie qui ne nécessite pas autant de matériaux, notamment des métaux rares, que l’éolien ou le photovoltaïque
  • Un atout stratégique et militaire

Les moins

  • Risque d’accident nucléaire dans les centrales nucléaires ou lors du transport des substances radioactives (risque technique, climatique, terroriste ou erreur humaine)
  • Les déchets radioactifs dont la nocivité peut durer plus de 100 000 ans. Aucune solution durable de stockage
  • Rejet de certaines substances toxiques ou radioactives dans l’environnement lors du fonctionnement de la centrale
  • Des installations de plus en plus vétustes, avec des compétences qui se perdent, renforçant le risque d’accident
  • Les coûts cachés de cette énergie la rendent plus cher que prévu : il faut prendre en compte le coût élevé du démantèlement des centrales et la gestion des déchets

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  • L’énergie nucléaire
  • Qu’est-ce que le changement climatique ?
  • L’énergie en France

QUELQUES SOURCES INTÉRESSANTES

 

LA CITATION POUR ALLER PLUS LOIN

Il est impossible d’éviter les erreurs humaines à 100%.

Avant l’accident nucléaire, les responsables et les autorités affirment toujours que les centrales peuvent résister à tous les risques. Après la catastrophe, le discours change… Le contraste est saisissant. Illustration ici, avec d’abord une citation de l’ancien directeur de la centrale de Tchernobyl, un an avec son explosion, puis avec des déclarations de Kan Naoto, Premier ministre du Japon lors de la catastrophe de Fukushima.

1 – « Même si l’incroyable devait se produire, les systèmes de contrôle et de sûreté arrêteraient le réacteur en quelques secondes. La centrale possède des systèmes de refroidissement de secours et de nombreux dispositifs de sûreté. »

Le directeur de la centrale de Tchernobyl, Nicolaï Formin, à un magazine soviétique, en 1985, soit un an avant la catastrophe nucléaire.

2 – « Pourquoi faut-il aujourd’hui viser le zéro nucléaire ? La première raison tient à l’impossibilité d’éviter tout risque d’accident. Celui de la centrale de Fukushima a été provoqué par un grand tremblement de terre suivi d’un tsunami. Est-on cependant à l’abri d’une catastrophe en France et dans d’autres pays où ce genre de phénomènes naturels se produisent très rarement ? Les infortunes de Three Mile Island en 1979 ou de Tchernobyl en 1986 n’ont pas été déclenchées par un séisme ou un raz-de-marée, mais par des erreurs humaines. Or il est impossible d’éviter celles-ci à 100%. »

« La deuxième raison tient au fait qu’un accident nucléaire majeur peut impliquer d’évacuer des millions de personnes, voire anéantir un pays. (…) Un accident nucléaire peut entraîner des dommages incomparables. Imaginez qu’un territoire devienne inhabitable pour des décennies dans un rayon de 250 kilomètres autour d’une centrale. Il s’agirait de pertes et de dégâts aussi importants, voire plus, que ceux d’une grande guerre. »

« La troisième raison tient au fait que, dans un futur proche, il serait possible de produire suffisamment d’électricité avec des énergies naturelles pour qu’elles se substituent à l’atome ou aux combustibles fossiles. »

Témoignage au Monde diplomatique, en août 2019, de Kan Naoto, Premier ministre du Japon au moment de l’accident nucléaire de Fukushima le 11 mars 2011.

 

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