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GIEC contre climato-sceptiques : la bataille de la vérité

Des pingouins en Terre Adélie dans l’Antarctique
Des pingouins en Terre Adélie dans l’Antarctique © Yann Arthus-Bertrand

Depuis 40 ans, les scientifiques alertent sur l’existence du changement climatique. Pourtant, certains mettent régulièrement en doute ce phénomène. Ces climato-sceptiques sont ultra-minoritaires, le problème est que les médias et les réseaux sociaux leur offrent une tribune qui exagère leur importance.

La vérité scientifique

Le phénomène de l’effet de serre a été décrit pour la première fois en 1820 par un scientifique français, Joseph Fourier : il fait alors le lien entre l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère et le réchauffement climatique. Au tout début du 20e siècle, le Suédois Svante Arrhenius va plus loin : il estime qu’un doublement de cette concentration correspondrait à un réchauffement planétaire de 4 à 5°C. Une théorie qui s’est malheureusement confirmée depuis.

En 1979, la Maison Blanche commande un rapport au scientifique Jule Charney qui fait clairement le lien entre la consommation de pétrole, de gaz et de charbon et la hausse de la température moyenne de la planète. Seulement, à cette époque, les premiers effets du changement climatique ne sont pas encore perceptibles sur Terre. Préférant réagir à ce qu’ils voient de leurs yeux plutôt qu’à de lointaines prévisions, les hommes politiques rangent le document dans un tiroir.

Le GIEC, une structure exemplaire

C’est seulement en 1988 que les choses commencent à bouger : l’ONU crée alors un Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le GIEC. Son premier rapport, publié en 1990, confirme le lien entre activités humaines et changement climatique. Il sera suivi de quatre autres : en 1995, 2001, 2007 et 2014. Le 6ème doit paraître en 2022.

Le GIEC ne mène pas de travaux de recherche mais fait la synthèse des connaissances existantes. Ce document est ensuite remis aux gouvernements qui, une fois informés de la situation, peuvent prendre les mesures qui s’imposent.

Durant le processus d’écriture, complètement ouvert et transparent, tous les scientifiques qui sont en désaccord peuvent s’exprimer. Une discussion critique intervient alors entre les différents chercheurs pour parvenir à un consensus. Ce débat scientifique et le consensus qui en découle sont uniques au monde par leur rigueur et le nombre de chercheurs qui y participent.

On aurait pu croire que la création du GIEC aurait créé une relation de confiance entre la société et les résultats scientifiques, mais c’est tout l’inverse qui s’est produit. Les climato-sceptiques n’ont cessé de critiquer cette structure pourtant exemplaire.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Nous sommes entrés dans l’ère de l’Anthropocène.

L’Anthropocène, cela signifie « l’ère de l’homme ». C’est le nom qui a été donné par un scientifique réputé au début des années 2000 à cette période de l’histoire où les activités humaines ont commencé à avoir un impact visible sur la Terre et son climat. Le scientifique a fait démarrer ce nouvel âge géologique en 1784, date du brevet de James Watt sur la machine à vapeur, symbole des débuts de la Révolution industrielle.

Les climato-sceptiques sont partout

Quand on pense climato-sceptiques, on pense tout de suite au premier d’entre eux : le président américain Donald Trump, qui répète régulièrement sur Twitter qu’il ne croit pas au changement climatique.

« Je ne crois pas vraiment au changement climatique »
« Je ne crois pas vraiment au changement climatique », revendique le président américain Donald Trump lors d’une interview sur la chaîne CNN en septembre 2016

Mais la France est loin d’être à l’abri. En effet, 37% des Français pensent que le changement climatique n’est pas une certitude pour les scientifiques, mais l’objet d’un débat. Ce qui est totalement faux. Cela confirme que le doute créé par les climato-sceptiques a bel et bien fait son chemin.

La responsabilité des médias et des réseaux sociaux

Les climato-sceptiques sont ultra-minoritaires, comparés à l’immense majorité des scientifiques qui reconnaissent la réalité du changement climatique. Le problème est que les médias et les réseaux sociaux leur offrent une tribune qui exagère leur importance.

Pour être équitable, les journalistes accordent généralement le même temps de parole aux partisans et aux opposants d’une théorie, quelle qu’elle soit. Beaucoup de médias traditionnels font donc la même chose quand ils abordent la question du changement climatique. Le problème est qu’ils mettent ainsi sur un pied d’égalité les vrais spécialistes du climat et les charlatans qui, sous l’apparence de la science, racontent des mensonges.

LA QUESTION DE SUNNY

C’est quoi un lobby ?

Un lobby, c’est un groupe de personnes ou d’entreprises qui tente d’influencer l’opinion publique ou les décideurs politiques sur un sujet bien précis, souvent au désavantage des populations. Par exemple, le lobby de la chimie fait pression sur les gouvernements pour qu’ils n’interdisent pas le glyphosate, qui leur rapporte beaucoup d’argent. En 2018, le ministre français de l’Écologie, Nicolas Hulot, a démissionné parce qu’il trouvait que ces lobbies étaient trop puissants et réussissaient à influencer la politique du gouvernement.

Comment les climato-sceptiques manipulent-ils l’opinion ?

En quelques dizaines d’années, les climato-sceptiques sont parvenus à mettre en place une véritable machine de guerre. Une machine financée par les grands groupes pétroliers mais aussi par les industries automobile, chimique et agroalimentaire, des lobbies puissants et fortunés qui ont intérêt à ce que l’on continue à brûler du pétrole, du charbon ou du gaz naturel.

Leur arme la plus courante est de semer le doute. Comme l’ont fait il y a 50 ans les fabricants de cigarettes qui ont falsifié des études affirmant que le tabac provoquait le cancer du poumon et payé en secret des chercheurs pour qu’ils défendent la cigarette. C’est la même chose avec le climat. Bien souvent, l’honnêteté des climatologues est mise en cause et ils sont présentés comme des escrocs et des manipulateurs.

Si de nombreux climato-sceptiques sont motivés par des intérêts financiers, politiques ou idéologiques, d’autres agissent tout simplement pour attirer l’attention et faire sensation. Ils n’ont rien à dire, mais l’essentiel est qu’on parle d’eux et qu’on les voit à la télévision.

ES-TU UN ENERGÉNIE ? DEUX QUESTIONS POUR LE SAVOIR :

De quelle industrie les groupes pétroliers se sont inspirés pour contester le changement climatique ?

De l’industrie du tabac, qui depuis les années 1970 a mis au point des techniques très efficaces de désinformation. Alors qu’on commençait à l’époque à comprendre que le tabac provoquait le cancer du poumon, les vendeurs de cigarettes ont tout fait pour cacher cette information vitale pour les fumeurs.

Le GIEC a publié combien de rapports depuis 1990 ?

Cinq. Le 6e rapport doit être publié en 2022. Le GIEC publie en outre des rapports spéciaux, sur des thématiques particulières comme l’océan ou les sols.

SUR CE SUJET, VOIR AUSSI LES FICHES

  • Le pétrole
  • Le climat, une affaire d’États
  • Qu’est-ce le changement climatique ?

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