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FICHE Pédagogique Primaire
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Consommer mieux, gaspiller moins

Casse automobile à Saint-Brieuc
Casse automobile à Saint-Brieuc dans les Côtes-d’Armor © Yann Arthus-Bertrand

Remplacer son smartphone alors qu’il fonctionne encore, remplir sa garde-robe de vêtements neufs, jeter ses déchets n’importe comment… Tous ces petits gestes semblent ne compter pour rien, pourtant cette surconsommation est à l’origine d’un énorme gaspillage d’énergie.

Le 20e siècle a vu l’extraction de minerais multipliée par 27, celle des matériaux de construction par 34 et celle de combustibles fossiles par 12. En d’autres termes, l’homme n’a cessé de produire et de consommer. C’est cette surconsommation, encouragée par la publicité, qui a provoqué le boom des énergies fossiles et des émissions de gaz à effet de serre. Il est urgent d’apprendre à consommer moins et mieux.

Du COpartout dans nos objets

En France, les équipements de la maison et l’habillement représentent une part élevée des émissions de gaz à effet de serre. Réfrigérateur, meubles, ordinateur, vêtements… Avant d’arriver dans nos maisons, leur fabrication, leur transport et leur distribution entraînent des émissions de CO2 car, à chaque étape de leur vie, les objets, aussi petits soient-ils, consomment de l’énergie et des ressources naturelles.

cycle de vie d’un produit
Le cycle de vie d’un produit de l’extraction des matières premières à sa mort © ADEME

Pour de nombreux objets, comme dans le numérique et l’électroménager, la phase de fabrication consomme plus d’énergie que la phase d’utilisation. Elle émet aussi plus de CO2 aussi, puisque ces composants sont pour la plupart fabriqués en Chine ou en Corée, dont l’électricité provient essentiellement du charbon. Le transport constitue un autre facteur important : importer un meuble en camion ou un jean en avion pèse bien lourd dans son empreinte carbone.

Empreinte carbone d’un réfrigérateur durant son cycle de vie
Empreinte carbone d’un réfrigérateur durant son cycle de vie © ADEME

QUELQUES PISTES POUR AGIR ET RÉDUIRE NOTRE EMPREINTE CARBONE

  • 1 – ALLONGER LA DURÉE DE VIE DES OBJETS

Certaines entreprises ont développé différentes astuces pour rendre un appareil dépassé avant l’heure, afin qu’il soit rapidement remplacé par un nouveau : c’est ce qu’on appelle l’obsolescence programmée. Par exemple, elles vendent des objets indémontables que l’on ne peut réparer. Et puis, il y a tout simplement l’effet de mode. La publicité nous encourage à renouveler nos achats toujours plus rapidement, même si on n’en a pas besoin.

Quelques chiffres :
– 88% des Français changent leur téléphone portable alors qu’il fonctionne encore.
– En France, chacun jette en moyenne 21 kg de déchets électriques et électroniques par an.

Les solutions : Que ce soit en ligne ou dans un magasin, avant d’acheter, je réfléchis à ce dont j’ai vraiment besoin. Je me demande combien de temps je vais utiliser cet objet, est-ce que je ne peux pas l’emprunter, le louer ? J’achète des objets plus durables, fabriqués avec des matières recyclables, facilement réparables. Si j’achète un objet neuf, je vérifie que sa fabrication respecte l’environnement. J’évite les équipements surdimensionnés, par exemple les écrans trop grands qui consomment énormément d’énergie. Je ne renouvèle pas trop souvent mes objets et j’augmente leur durée de vie en respectant le manuel d’utilisation, en les faisant réparer, en les donnant ou en les revendant.

  • 2 – SE PASSER DES PRODUITS A USAGE UNIQUE

Il n’y a pas si longtemps, la qualité numéro un pour un produit était qu’il serve longtemps. Mais le développement du plastique dans les années 1950 a changé la donne. Ce matériau léger, pratique et bon marché a révolutionné nos modes de consommation. Les industriels ont rivalisé d’imagination pour inventer et distribuer des objets jetables. Aussi jetés, aussitôt rachetés. Le problème est que ces produits éphémères entraînent une consommation importante de ressources et d’énergie et une quantité considérable de déchets.

Quelques chiffres :
– En Europe, 25,8 millions de tonnes de déchets plastiques sont produites chaque année, dont 60% viennent des emballages.
– Moins d’un tiers des déchets plastiques sont collectés pour être recyclés. Des centaines de milliers de tonnes finissent dans les océans.  

La solution : Je remplace ces objets jetables qui peuplent mon quotidien (bouteilles plastiques, gobelets et assiettes en carton ou en plastique, couverts jetables…) par des objets ou des pratiques plus durables.

  • 3 – (BIEN) TRIER ET RECYCLER

Le tri en France a été mis en place dans les années 1990. Contrairement à l’incinération des déchets, le recyclage permet de récupérer les matériaux pour les intégrer dans de nouveaux produits.

Quelques chiffres :
– La France produit chaque année 38 millions de tonnes de déchets ménagers et assimilés, soit environ 570 kg par Français.
– Seulement 35 à 40% sont recyclés, le reste étant incinéré ou mis en décharge.

Les solutions : Je trie mieux ! Je me renseigne sur les consignes de tri de ma commune pour être sûr de l’endroit où je dois jeter mes déchets. J’évite d’acheter des produits qui contiennent beaucoup d’emballages, qu’il faudra ensuite jeter. J’achète des produits en vrac. Je me renseigne sur les initiatives Zéro Déchet.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Pour inciter à trier, on fait payer moins ceux qui jettent moins.

Chaque Français paie à sa commune une taxe pour la gestion des ordures ménagères. Pour inciter les habitants à trier, certaines communes ont décidé d’appliquer la tarification incitative. Le principe est simple : si on jette plus que la moyenne, on paie un supplément. Ceux qui trient, qui recyclent le plus et font le plus attention à ne pas acheter trop d’emballage sont récompensés.

  • 4 – NE PAS ACHETER DES TONNES DE VÊTEMENTS

Le secteur textile émet plus que les vols internationaux et le trafic maritime réunis. Et si on n’y prend pas garde, en 2050, il émettra 26% des émissions mondiales de gaz à effet de serre ! A titre d’exemple, du champ à la boutique, un jean peut parcourir jusqu’à 1,5 fois le tour de la Terre (65 000 km).

Cycle de vie d’un blouson de ski
Cycle de vie d’un blouson de ski © Les cahiers du développement durable, Institut Robert-Schuman

Quelques chiffres :
– Un Français porte en moyenne 30% de sa garde-robe dans l’année. 70% n’est pas utilisé !
– Deux tiers des vêtements finissent à la poubelle alors qu’ils pourraient être recyclés ou portés par d’autres.

Les solutions : Je réfléchis avant d’acheter : en ai-je vraiment besoin ? J’achète de l’occasion plutôt que du neuf. Si j’achète du neuf, j’achète responsable : je choisis par exemple des écolabels, ou des matières comme le lin, le chanvre ou le coton biologique. Je répare, recouds, mes vêtements abîmés. Je donne les vêtements que je ne mets plus ou je les vends sur Internet, dans des trocs, des vide-greniers ou des dépôts-vente. Je recycle ce qui ne peut plus se porter.

  • 5 – PRENDRE DES VACANCES A FAIBLE IMPACT CARBONE

On peut avoir la meilleure empreinte carbone à la maison, acheter local, ne pas prendre la voiture et même ne pas avoir de smartphone, et tout gâcher en partant un week-end à New-York !

Le tourisme, qui est né grâce au chemin de fer au début du 20e siècle, correspond désormais à 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L’avion est devenu le moyen de transport privilégié pour partir en vacances : on part plus souvent, moins longtemps, mais toujours plus loin. Et ce d’autant plus que le prix des billets a chuté : pour quelques centaines d’euros, on peut partir à l’autre bout de la planète.

Quelques chiffres :
– Chaque seconde, 18 personnes partent en vacances dans le monde.
– Un aller-retour Paris-New York en avion pour une personne (12 000 km) correspond à sa consommation en chauffage pendant un an.

Les solutions : Je me dépayse en partant moins loin, pourquoi pas en France ?! Il s’y trouve des merveilles. Je tente la micro-aventure à quelques kilomètres de chez moi. Je privilégie le train à l’avion qui émet jusqu’à 60 fois plus de gaz à effet de serre. Si je ne peux faire autrement, je prends l’avion mais je prévois alors des séjours aussi longs que possible. Je privilégie les vols sans escale car le décollage est une source importante d’émissions.

LA QUESTION DE SUNNY

C’est quoi le jour du dépassement ?

C’est la date symbolique à laquelle l’humanité a consommé toutes les ressources que la Terre peut produire en une année. Cela signifie qu’à l’échelle de la planète, nous avons pêché plus de poissons, abattu plus d’arbres et cultivé plus de terres que ce que la nature peut nous offrir en une année. Quant à nos émissions de gaz à effet de serre, elles ont été plus importantes que ce que nos océans et nos forêts peuvent absorber. Ce jour arrive de plus en plus tôt. En 2019, c’était le 29 juillet. Cela signifie qu’au 31 décembre, nous aurons consommé quasiment deux planètes au lieu d’une !

graphique jour du dépassement
Chaque année, le jour du dépassement arrive plus tôt.

ES-TU UN ENERGÉNIE ? DEUX QUESTIONS POUR LE SAVOIR :

 

Depuis quand utilise-t-on les produits à usage unique ?

Depuis les années 1950, avec la production à grande échelle du plastique, un produit issu du pétrole pratique, léger et pas cher. Le problème est que ça a augmenté le nombre de déchets et que ce plastique se retrouve aujourd’hui partout dans le monde, notamment dans les océans où il menace la flore et la faune.

Peux-tu donner quelques étapes du cycle de vie d’un réfrigérateur ?

Sa conception, l’extraction des matières premières, le transport de ces matières premières jusqu’à l’usine, sa fabrication, son transport, sa distribution dans les magasins, son transport jusqu’à la maison, son utilisation, sa fin de vie (don, revente, recyclage ou mise à la décharge).

SUR CE SUJET, VOIR AUSSI LES FICHES

  • POSTER / Se déplacer en émettant moins de CO2
  • POSTER / Comment réduire son empreinte carbone dans le numérique ?
  • POSTER / Le pétrole est partout
  • Quand on mange, on consomme aussi du pétrole
  • Les transports

QUELQUES SOURCES INTÉRESSANTES

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