Nous sommes en 2014, au large des côtes australiennes. Alors que Pete et Andrew domptent les vagues sur leurs planches de surf, ils observent à leurs pieds des dizaines de déchets plastiques qui flottent à la surface de l’eau. Abasourdis par ce spectacle et pour lutter contre ce fléau, ils vont alors avoir une idée astucieuse.
Pour ce nouvel épisode, Tadaaaaam prend le large. Embarque avec nous à la rencontre de ces deux surfeurs et de leur invention brillante, la poubelle de mer Seabin.
Seabin, créée en 2014 par Adrew Turton et Pete Ceglinski a pour but de dépolluer les eaux. Elle flotte sur l’eau et agit comme un aspirateur qui capture les déchets plastiques à la surface en créant du courant. Les déchets sont alors capturés dans la poubelle, qui peut en stocker plus de 3600kg, soit le poids d’un éléphant ! Mais ce n’est pas tout. La poubelle ne s’occupe pas seulement des déchets plastiques. Attachée à une pompe posée sur les quais des ports, Seabin peut aussi pomper des liquides polluants, tels que le pétrole déversé en mer par les bateaux, les détergents, les produits chimiques et même les microplastiques. Une fois que tous ces débris atteignent la pompe, ils sont acheminés vers un séparateur qui va les isoler de l’eau. L’eau sera ensuite filtrée et reversée en mer une fois propre tandis que les déchets ramassés seront ensuite recyclés.
La pollution marine
Cette invention vient en réponse à un problème plus grand que nous : les océans, qui recouvrent près de 70% de la surface de la Terre, sont emplis de déchets. Qu’il s’agisse de pailles et brosses à dents plastiques, de chewing-gum, de bouteilles plastiques, de rasoirs, de masques anti-COVID ou encore de produits hygiéniques jetés dans les toilettes, notre pollution se déverse en mer dans un flot continu, presque inarrêtable.
Au total, 100% des déchets rejetés en mer sont d’origine humaine et 80% d’entre eux sont constitués de plastique. On estime même que chaque minute, 19 tonnes de déchets envahissent les eaux en surface et tapissent les fonds marins. Mais quel impact cette pollution a-t-elle sur les espèces marines ?
- La pollution marine entraine l’ingestion de déchets par des animaux marins, qui bien trop souvent confondent le plastique à leurs proies habituelles. On pense par exemple aux tortues de mer qui ingèrent du plastique et s’étouffent en croyant que c’était une méduse
- Les déchets plastiques provoquent des blessures et malformations sur les animaux marins, les empêchant de se nourrir ou parfois même de respirer
- Les déchets flottants transportent des espèces invasives (algues, mollusques etc.) qui migrent jusqu’à des milliers de km de leur lieu d’origine, détruisant ainsi les écosystèmes locaux
- 99% de nos déchets rejetés en mer atterrissent dans les fonds marins sous forme de plastiques et microplastiques, soit des morceaux de plastique de moins de 5 millimètres. Cette accumulation provoque l’asphyxie de milliers d’espèces tapissant les fonds marins.
Mais la pollution marine n’impacte pas seulement la biodiversité marine. Les microplastiques rejetés dans les océans sont ingérés par les poissons et autres espèces marines qui finissent dans nos assiettes… On estime que dans une vie, à travers notre consommation de poisson, nous mangeons 18kg de plastique, soit l’équivalent de deux poubelles de recyclage !
LE SAVIEZ-VOUS ?
Le 7ème continent existe !
Il existe ce qu’on appelle des continents plastiques dans les océans. Ils se caractérisent par des tonnes de plastiques regroupés à la surface des eaux dans l’océan Pacifique, Atlantique et Indien. Ces amas de déchets, que l’on appelle vortex de déchets, se forment sous l’effet de tourbillons géants créés par des courants marins. Le plus grand d’entre eux se situe entre Hawaï et la Californie : c’est le vortex Pacifique Nord. Sa taille est équivalente à 3x celle de la France et les plus récentes études montrent qu’il est d’ailleurs 4x plus dense que ce que l’on pensait. Sa taille imposante lui vaut le surnom de 7ème continent.
Pour aller plus loin
- Un article : Les gestes à privilégier pour un impact minime sur nos océans
- Fiches pédagogiques : Des éco-gestes à suivre
- Articles : Ils agissent déjà !