Podcast [à écouter] Le barrage : Aïe ! Houille ! Bergès se jette à l’eau

L’Isère. Ses festivals, ses sports d’hiver, sa capitale grenobloise… et ses barrages ! Pas moins de 14 barrages hydrauliques ont été construits dans ce département, comme un hommage à l’un de ses pionniers, Aristide Bergès, qui fut à l’origine de la construction du premier barrage à Lancey, près de Grenoble, en 1867. 

Mais d’où lui est donc venue cette idée farfelue ? Pour tout savoir sur cette invention, je te laisse écouter notre épisode de TADAAAAAM. 

Une invention vertigineuse

Bien avant Bergès, l’idée d’un barrage était déjà dans les tuyaux, en témoigne la construction du premier d’entre eux dans les Bouches du Rhône en 1847, qui servait alors à filtrer de l’eau. C’est en s’inspirant de cet édifice unique pour l’époque que Bergès, tel un visionnaire, décide d’y apporter un nouvel élément quelques années plus tard, et de prendre…de la hauteur.

Mais qui dit plus de hauteur, dit surtout plus de pression et de puissance ! Bergès entreprend en 1882 la construction d’un barrage juché à 1969 mètres d’altitude. Celui-ci fait alors chuter l’eau du lac de Crozet d’une hauteur de 500m ! Il dispose d’une puissance de six mille chevaux à débit constant. Bergès y ajoute des moteurs électriques et des turbines et le tour est joué ! 

L’énergie hydraulique

En France, l’hydroélectricité est la deuxième source de production d’électricité, la première parmi les énergies renouvelables ! Elle représente environ 12 à 14 % de la production totale. Pour fournir toute cette énergie, on dénombre environ 2 300 installations hydroélectriques (barrages et centrales hydroélectriques) dans la métropole, de tailles et de puissances très diverses. Elle est, par ailleurs, l’énergie la moins chère à produire. 

Pour une année moyenne, en France, on estime à 68 TWh (TéraWatt-heure) la production d’énergie hydraulique, soit l’équivalent de la consommation domestique moyenne annuelle d’environ 27 millions d’habitants (presque la moitié de la population française).  

En Europe, la Norvège et la France représentent à elles seules 22 % de la puissance installée. Mais nous avons encore des progrès à faire : la France est classée au 12^e rang mondial des pays producteurs d’hydroélectricité, loin derrière la Chine, qui capitalise plus de 30% de la production mondiale ou le Canada et le Brésil (respectivement à 9,2 % et 9%).