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FICHE Pédagogique Primaire
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Le climat, une affaire d’États

Les îles Robeson
Les îles Robeson de l’archipel San Blas au Panama menacées par la montée des eaux © Yann Arthus-Bertrand

L’homme émet des gaz à effet de serre d’un bout à l’autre de la planète. La lutte contre le changement climatique est donc l’affaire de tous. Pour préserver le climat, les conférences internationales sont essentielles : la difficulté est de mettre d’accord des pays qui ont des intérêts divergents.

Pourquoi un droit international du climat ?

Le changement climatique est une menace planétaire. La lutte contre le changement climatique est donc l’affaire de tous. C’est pourquoi il y a trente ans, l’Organisation des Nations unies (ONU) a mis en place un droit climatique international. Ce droit est à l’origine des fameuses « COP », des réunions qui ont lieu chaque année depuis 25 ans et durant lesquelles près de 200 pays parlent de l’urgence climatique.

Les premières alertes des scientifiques, la création du GIEC

Le phénomène de l’effet de serre a été décrit par des scientifiques il y a déjà deux siècles, mais cela fait seulement quarante ans que les États ont pris conscience de la menace.

En 1979 sort aux États-Unis un rapport scientifique sur le climat, le rapport Charney qui, déjà, alerte sur le changement climatique, mais personne n’écoute. En 1988, un autre climatologue américain, James Hansen, tire la sonnette d’alarme. Cette fois, les États réagissent. Au même moment, l’ONU décide de créer un Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le GIEC. Sa mission est de regrouper toute la recherche mondiale sur le climat afin que les gouvernements, une fois informés de la situation, puissent prendre des mesures.

1ère réunion du GIEC
Première réunion du GIEC en 1988 © GIEC

En 1990, le GIEC publie son premier rapport. Il confirme le lien entre activités humaines et changement climatique. Il sera suivi de quatre autres : en 1995, 2001, 2007 et 2014. Le 6ème paraîtra en 2022. Le GIEC réalise aussi des rapports spéciaux, comme en 2019 sur les océans.

Les négociations climatiques

Le premier rapport du GIEC débouche en 1992 sur la signature de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) lors du sommet de la Terre qui se tient à Rio au Brésil. Les 196 États signataires s’engagent à stabiliser les émissions de gaz à effet de serre afin d’éviter toute perturbation dangereuse du climat. Ce texte est le premier accord international visant à protéger le climat. Malheureusement, les actes n’ont pas suivi les paroles : depuis, les émissions de gaz à effet de serre n’ont cessé d’augmenter dans le monde.

Une autre grande étape intervient en 1997. Les pays industrialisés signent alors le protocole de Kyoto : il les contraint à réduire d’au moins 5% les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2012 par rapport au niveau de 1990. Mais ce texte a des limites : il n’impose aucune obligation aux pays en voie de développement comme la Chine ou l’Inde. Autre point faible : il ne prévoit aucun engagement après 2012.

Une COP est donc réunie en 2009 à Copenhague pour préparer l’après 2012. Mais cette conférence est un échec. Heureusement, six ans plus tard, en 2015, les États parviennent à un accord historique sur le climat lors de la COP21 : l’Accord de Paris.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le GIEC a obtenu le prix Nobel de la Paix.

Le GIEC a obtenu le Prix Nobel de la Paix en 2007 pour avoir alerté les États sur le changement climatique provoqué par l’homme. Le GIEC n’est pas un institut de recherche, mais un groupement de scientifiques – ils sont des milliers dans le monde à contribuer au GIEC – qui, tous les 6 ans environ, évalue la recherche existante sur le climat et en fait une synthèse pour éclairer les décideurs.

L’Accord de Paris

En signant l’Accord de Paris, les États s’engagent à maintenir le réchauffement climatique sous le seuil des 2°C, voire de 1,5°C, par rapport à la fin du 19e siècle. Cet accord est parvenu à rassembler, pour la protection du climat, pays riches et pays pauvres, pays industrialisés et moins avancés, petites îles menacées par la montée des eaux et royaumes pétroliers…

Les États signataires doivent chacun soumettre des engagements précis de baisse de leurs émissions de gaz à effet de serre. Et tous les cinq ans, ils doivent promettre de réduire encore plus ces émissions. Les premiers engagements sont loin d’être suffisants : si les 196 États signataires de l’accord de Paris réalisaient les promesses faites durant la COP21, la planète se réchaufferait d’au moins 3,2°C d’ici la fin du siècle, bien loin des 1,5°C nécessaires pour sauver de nombreuses populations côtières ou insulaires de la montée des eaux.

John Kerry signant l'Accord de Paris
Conscient de l’importance de l’Accord de Paris pour les « générations futures », le secrétaire d’État américain John Kerry signe l’accord avec sa petite-fille sur les genoux, le 22 avril 2016 © UN Library

Historique, l’Accord de Paris a tout de même des limites. Ainsi, il n’y a aucune sanction prévue si l’on ne tient pas un engagement que l’on a pris. En d’autres termes, il n’est pas question de mettre un chef d’État en prison parce que son pays n’aurait pas respecté ces règles.

LA QUESTION DE SUNNY

C’est quoi un migrant climatique ?

On appelle migrant climatique une personne contrainte de s’exiler à l’étranger ou ailleurs dans son pays en raison d’une catastrophe ou du changement climatique : montée des eaux, ouragans, inondations, sécheresses… Des millions d’êtres humains sont concernés. Si les îles et certains continents comme l’Asie du Sud et l’Afrique sont plus affectés que d’autres, cette problématique concerne aussi l’Europe : avec un quart de leur territoire au-dessous du niveau de la mer, les Pays-Bas par exemple sont directement menacés par la montée des eaux.

Cancres et premiers de la classe

Alors que certains États ont fait du climat une de leurs priorités, d’autres au contraire refusent de modifier leurs habitudes ou de réduire leurs profits pour le protéger.

A son arrivée à la présidence américaine en 2017, Donald Trump a annoncé que les États-Unis allaient sortir de l’Accord de Paris. Une bien mauvaise nouvelle. Les négociateurs ont craint que cela n’encourage d’autres pays à sortir de l’accord. Mais la Chine notamment a repris le rôle de leader, affirmant que pour sa part, elle continuerait à suivre l’accord. Et puis aux États-Unis, la décision de Donald Trump a suscité une réaction impressionnante d’États, de villes, d’entreprises ou d’universités, qui ont promis de redoubler d’efforts pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

La Russie, comme l’Arabie Saoudite ou le Koweït, sont déterminés quant à eux à poursuivre l’extraction du pétrole et du gaz naturel qui leur rapportent beaucoup d’argent. Au Brésil, le président Jaïr Bolsonaro pour sa part autorise le saccage de la forêt amazonienne, qui absorbe pourtant une bonne partie du CO2 émis par l’homme : depuis son arrivée, la déforestation a explosé.

Dans l’Union européenne, la situation est contrastée. Si l’UE dans son ensemble est parvenue en 2018 à réduire de 2,5% ses émissions de CO2 par rapport à 2017, chaque État membre suit une politique très différente. Avec 80% de son électricité issue du charbon et peu de volonté politique de tourner la page, la Pologne affiche les moins bonnes notes. A l’inverse, le Portugal a investi massivement dans les énergies renouvelables. Il parvient même à produire plus d’électricité renouvelable qu’il n’en consomme grâce à ses éoliennes et ses barrages hydroélectriques.

La France et le Royaume-Uni ont annoncé en 2019 qu’ils atteindraient la neutralité carbone en 2050. La neutralité carbone, cela signifie que, d’ici 30 ans, ils devront parvenir à l’équilibre entre leurs émissions de gaz à effet de serre et l’absorption de ces gaz par de nouvelles technologies ou par des mangeurs de carbone comme les forêts.

Parmi les bons élèves, on peut citer les pays scandinaves, l’Éthiopie ou encore le Costa Rica. En 2017, ce petit État d’Amérique centrale qui compte 5 millions d’habitants a réussi à s’alimenter pendant 300 jours d’affilée en électricité renouvelable, sans utiliser d’énergie fossile ou nucléaire.

ES-TU UN ENERGÉNIE ? DEUX QUESTIONS POUR LE SAVOIR :

Pourquoi l’Arabie saoudite bloque les négociations sur le climat ?

Parce qu’elle produit beaucoup de pétrole et de gaz naturel, ce qui lui rapporte beaucoup d’argent. Elle préfère continuer à les exploiter le plus longtemps possible, même si cela aggrave le changement climatique.

L’Accord de Paris demande aux États de faire des efforts  pour maintenir le réchauffement climatique sous le seuil de 1,5°C. Est-ce que les engagements qu’ils ont pris jusqu’à présent permettent d’y arriver ?

Non. Si les 196 États signataires de l’accord de Paris réalisaient les promesses faites durant la COP21, la planète se réchaufferait d’au moins 3,2°C d’ici la fin du siècle.

SUR CE SUJET, VOIR AUSSI LES FICHES

  • Qu’est-ce que le changement climatique ?
  • L’énergie dans le monde
  • Comment réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre ?
  • Quels moyens pour faire bouger les États ?
  • Et la France dans tout ça ? En fait-elle assez ?

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